dimanche 21 avril 2013

Ekhö monde miroir Tome 1

Ekhö monde miroir : tome 1 - New York - D'Arleston, de Barbucci et Lebreton - Editions soleil (13/03/2013)




Histoire :

Le vol 747 en partance de New York compte à son bord de nombreux passagers mais une seule a pour faculté de voir un Preshaun dénommé Sigisbert de Motafiume, cette passagère n’est autre que Fourmille Gratule. Sigisbert lui posera une question qui aura des répercussions fondamentales dans la vie de Fourmille « Acceptez-vous l’héritage de votre tante Ordalie Gratule ? ». En répondant par l’affirmative, Fourmille verra sa vie changée.


Lorsqu’un éclair frappe l’avion et la propulse immédiatement dans un autre monde, celui d’Ekhö, Fourmille devra faire preuve de self-control et d’adaptation. Elle passe instantanément d’une cabine typique d’un avion à une nacelle posée sur le dos d’un dragon qui atterrit à New-York. Un dragon ? Mais que se passe-t-il à New-York ? Est-ce un rêve ? Hélas, non, elle devra s’adapter à Ekhö, le monde miroir qui est à la fois fort similaire à la Terre mais en même temps à mille lieux de cette dernière. Elle devra s’adapter à ce nouvel univers où les Preshaun dominent le monde miroir et faire la connaissance de nouvelles personnes qui sont fort différents d’elle.

Critique : 

Généralement, lorsque je lis une bande dessinée, peu importe l’appartenance à la maison d’édition ou à un style déterminé, j’arrive généralement à avoir une opinion similaire pour le scénario et pour le dessin.

Hélas, à mon grand désarroi, je n’ai pas été capable de ressentir cela pour le premier tome d’Ekhö monde miroir. A la lecture de ce tome, je me suis rendue compte que le dessin était exceptionnel, comme toujours Barbucci donne vie à la bande dessinée. Ici, il donne vie à New-York, New-York l’impensable, New-York l’inattendue, le dessin permet au lecteur de pouvoir circuler dans Ekhö, sans se sentir tirailler avec le New-York que nous connaissons. Barbucci par ses traits, son coup de crayon précis, nous offre un aller simple pour l’émerveillement, pour la découverte de ce nouveau monde. 

Quant aux couleurs, Lebreton a fait un travail incroyable, elles sont agréables, ni trop sombres, ni trop chatoyantes, juste ce qu’il faut pour que le lecteur puisse s’évader le temps de ces 49 pages. La cohésion entre le dessin et les couleurs poussent le lecteur dans la direction de l’émerveillement, les yeux qui pétillent, les feux d’artifices qui explosent, voilà ce que nous offrent Lebreton et Barbucci avec Ekhö.

Par contre, le scénario est limité à mon goût. Je ne suis pas du genre à descendre une bande dessinée car je me dis qu’elle est censée plaire à tout public, que tout le monde pourra s’y retrouver, y prendre une part de plaisir et laisser son imagination vagabonder. Mais cette bande dessinée par son scénario trop cru par moment, par son allusion à la limite de la xénophobie, me font clairement penser qu’il y a un problème… 

Il y a un problème pour apprécier Ekhö comme il le faudrait. Faire l’allusion que des blancs dans Harlem ne peuvent passer inaperçu me dérange. Faire l’allusion au sexe à plusieurs passages de la bande dessinée me dérange. Passez d’une planche où deux stripteaseuses (Yummy et Yumma) font leur danse nue à Yuri dans le parc de Manhattan puis de nouveau les deux stripteaseuses avec leurs seins à l’air (3 cases sur une planche) pour ensuite de nouveaux switcher à Yuri dans le parc de Manhattan, cela me dérange. Quelle était la nécessité de ce passage de l’un à l’autre ? Je me pose encore la question et je me suis même amusée à poser la question autour de moi, personne n’a été capable de me fournir une réponse sur ce « switchage » de scène.

Cette bande dessinée me pousse à faire un constat : il n’était pas nécessaire de montrer des seins ou des tétons pour que l’on puisse apprécier ce tome. La bande dessinée ne se résume pas à des seins ou des tétons, la bande dessinée ne s’adresse pas uniquement à un public adulte et pervers. Des enfants lisent ces bandes dessinées et de plus en plus, lorsque j’entends des gens parler de bande dessinée, j’entends un stéréotype « de toute façon la bd aujourd’hui c’est des histoires avec des images et des bonnes femmes à poil ».

Je suis une fan de bande dessinée depuis toujours, cela fait plus de 20ans que je lis des bandes dessinées et je trouve cela dommage qu’il y ait eu autant d’allusions inacceptables mais utile pour arriver à faire vendre une bande dessinée qui aurait tout simplement été exceptionnelle sans certains passages. Alors oui, il se peut que ce soit, la bande dessinée de trop mais il serait temps que certains scénaristes comprennent qu’une bande dessinée ne se résume pas à une histoire de fesses, une femme n’est pas seulement une enveloppe charnelle, elle est une personne à part entière. Alors Messieurs, à quand une héroïne de bande dessinée qui ne sera pas obligée de montrer ses tétons pour mener à bien sa mission ?

Pour conclure, cette bande dessinée aurait pu être plus incroyable sans pour autant devoir nécessairement mettre Fourmille en position de femme objet. Oui, l’humour est sans nulle doute destiné à un public masculin adulte ou adolescent mais en aucun cas, on arrive au fondement même de la bande dessinée qui pour moi est celui de pouvoir s’évader tout en ayant un certain respect des valeurs de la vie.

C’est pourquoi, j’ai décidé de passer à un nouveau système de cotation :

Dessin : 9/10.
Couleur : 9/10
Scénario : 3/10.

Note moyenne de cette bande dessinée 7/10 grâce au travail exceptionnel de Barbucci et Lebreton.