Ekhö monde miroir : tome 1 - New York - D'Arleston, de Barbucci et Lebreton - Editions soleil (13/03/2013)
Histoire :
Le vol 747 en partance de New York
compte à son bord de nombreux passagers mais une seule a pour faculté de voir
un Preshaun dénommé Sigisbert de Motafiume, cette passagère n’est autre que
Fourmille Gratule. Sigisbert lui posera une question qui aura des répercussions
fondamentales dans la vie de Fourmille « Acceptez-vous l’héritage de votre
tante Ordalie Gratule ? ». En répondant par l’affirmative, Fourmille
verra sa vie changée.
Lorsqu’un éclair frappe l’avion
et la propulse immédiatement dans un autre monde, celui d’Ekhö, Fourmille devra
faire preuve de self-control et d’adaptation. Elle passe instantanément d’une
cabine typique d’un avion à une nacelle posée sur le dos d’un dragon qui
atterrit à New-York. Un dragon ? Mais que se passe-t-il à New-York ?
Est-ce un rêve ? Hélas, non, elle devra s’adapter à Ekhö, le monde miroir qui
est à la fois fort similaire à la Terre mais en même temps à mille lieux de
cette dernière. Elle devra s’adapter à ce nouvel univers où les Preshaun
dominent le monde miroir et faire la connaissance de nouvelles personnes qui
sont fort différents d’elle.
Critique :
Critique :
Généralement, lorsque je lis une bande
dessinée, peu importe l’appartenance à la maison d’édition ou à un style
déterminé, j’arrive généralement à avoir une opinion similaire pour le scénario
et pour le dessin.
Hélas, à mon grand désarroi, je n’ai
pas été capable de ressentir cela pour le premier tome d’Ekhö monde miroir. A
la lecture de ce tome, je me suis rendue compte que le dessin était
exceptionnel, comme toujours Barbucci donne vie à la bande dessinée. Ici, il
donne vie à New-York, New-York l’impensable, New-York l’inattendue, le dessin
permet au lecteur de pouvoir circuler dans Ekhö, sans se sentir tirailler avec
le New-York que nous connaissons. Barbucci par ses traits, son coup de crayon précis,
nous offre un aller simple pour l’émerveillement, pour la découverte de ce
nouveau monde.
Quant aux couleurs, Lebreton a fait un travail incroyable, elles
sont agréables, ni trop sombres, ni trop chatoyantes, juste ce qu’il faut pour
que le lecteur puisse s’évader le temps de ces 49 pages. La cohésion entre le
dessin et les couleurs poussent le lecteur dans la direction de l’émerveillement,
les yeux qui pétillent, les feux d’artifices qui explosent, voilà ce que nous
offrent Lebreton et Barbucci avec Ekhö.
Par contre, le scénario est
limité à mon goût. Je ne suis pas du genre à descendre une bande dessinée car
je me dis qu’elle est censée plaire à tout public, que tout le monde pourra s’y
retrouver, y prendre une part de plaisir et laisser son imagination vagabonder.
Mais cette bande dessinée par son scénario trop cru par moment, par son allusion à la limite de la xénophobie, me font clairement penser qu’il y a un problème…
Il y a un problème pour apprécier
Ekhö comme il le faudrait. Faire l’allusion que des blancs dans Harlem ne
peuvent passer inaperçu me dérange. Faire l’allusion au sexe à plusieurs
passages de la bande dessinée me dérange. Passez d’une planche où deux
stripteaseuses (Yummy et Yumma) font leur danse nue à Yuri dans le parc de
Manhattan puis de nouveau les deux stripteaseuses avec leurs seins à l’air (3
cases sur une planche) pour ensuite de nouveaux switcher à Yuri dans le parc de
Manhattan, cela me dérange. Quelle était la nécessité de ce passage de l’un à l’autre ?
Je me pose encore la question et je me suis même amusée à poser la question
autour de moi, personne n’a été capable de me fournir une réponse sur ce « switchage »
de scène.
Cette bande dessinée me pousse à
faire un constat : il n’était pas nécessaire de montrer des seins ou des
tétons pour que l’on puisse apprécier ce tome. La bande dessinée ne se résume
pas à des seins ou des tétons, la bande dessinée ne s’adresse pas uniquement à
un public adulte et pervers. Des enfants lisent ces bandes dessinées et de plus
en plus, lorsque j’entends des gens parler de bande dessinée, j’entends un
stéréotype « de toute façon la bd aujourd’hui c’est des histoires
avec des images et des bonnes femmes à poil ».
Je suis une fan de bande dessinée
depuis toujours, cela fait plus de 20ans que je lis des bandes dessinées et je
trouve cela dommage qu’il y ait eu autant d’allusions inacceptables mais utile pour
arriver à faire vendre une bande dessinée qui aurait tout simplement été
exceptionnelle sans certains passages. Alors oui, il se peut que ce soit, la
bande dessinée de trop mais il serait temps que certains scénaristes
comprennent qu’une bande dessinée ne se résume pas à une histoire de fesses,
une femme n’est pas seulement une enveloppe charnelle, elle est une personne à
part entière. Alors Messieurs, à quand une héroïne de bande dessinée qui ne
sera pas obligée de montrer ses tétons pour mener à bien sa mission ?
Pour conclure, cette bande
dessinée aurait pu être plus incroyable sans pour autant devoir nécessairement
mettre Fourmille en position de femme objet. Oui, l’humour est sans nulle doute
destiné à un public masculin adulte ou adolescent mais en aucun cas, on arrive
au fondement même de la bande dessinée qui pour moi est celui de pouvoir s’évader
tout en ayant un certain respect des valeurs de la vie.
C’est pourquoi, j’ai décidé de
passer à un nouveau système de cotation :
Dessin : 9/10.
Couleur : 9/10
Scénario : 3/10.
Note moyenne de cette bande dessinée 7/10 grâce au travail exceptionnel de Barbucci et Lebreton.